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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/240

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promenade dans le vieux québec

découvrit leur fuite que le lendemain matin, comme cela arrive généralement, lorsque les gardiens sont ivres-morts. Grand émoi dans la citadelle, tocsin retentissant par toute la ville, patrouilles aussitôt mises sur pied. Il était certain que les deux évadés n’avaient pu sortir de la ville, vu qu’à cette époque de trouble, les portes étaient fermées de bonne heure le soir, et toutes les issues sévèrement gardées. Mais où étaient-ils ? Comment diriger les recherches ? On savait que dans la rue Sainte-Ursule demeuraient quelques hommes qui, s’ils n’étaient pas tout à fait compromis dans la rébellion, ne se signalaient pas par un loyalisme entêté ; on crut qu’il était adroit de chercher de ce côté, et, comme le jardin des Ursulines donnait sur l’arrière de la rue Sainte-Ursule, l’idée vint que Dodge et Theller s’y étaient probablement réfugiés.

En conséquence, un corps de soldats se présenta aux portes du jardin que les religieuses durent ouvrir. Parmi eux s’était glissé un tout jeune homme que personne n’avait remarqué, (comme qui dirait une jeunesse), et qui, une fois dans le jardin, s’était caché parmi les broussailles en attendant que les soldats repartissent, ce qu’ils ne tardèrent pas à faire, bredouille.