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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/26

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récits de voyages


Il y a donc là une chute énorme, et cette chute se fait par la rivière Niagara ; mais on a réussi à la graduer par les vingt-sept écluses du canal Welland, et voilà comment, grâce à l’industrie et au génie de l’homme, la navigation des grands lacs reste ininterrompue.


Ces admirables lacs, hélas ! sont le séjour de tempêtes fréquentes, subites et terribles ; et cependant autrefois les Indiens, « les coureurs de bois, » les explorateurs illustres et combien d’autres, hommes ignorés, ne craignaient pas de les parcourir sur de frêles canots d’écorce, que le moindre vent pouvait faire chavirer ! Aujourd’hui encore, ne voit-on pas de toutes petites embarcations s’aventurer jusqu’à perte de vue du rivage, pour aller faire la pêche du poisson blanc, qui fait les délices de toutes les tables du haut Canada ? Si le péril devait arrêter l’homme dans l’exécution de ses audacieux desseins, dans la poursuite de ses vues ambitieuses et dans sa détermination d’être le maître souverain, malgré la fureur des éléments, de la petite planète qui lui est échue en partage, il y a longtemps que l’homme ne