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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/55

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sur les grands lacs

« Le long de larges rues, vierges de pavés et flanquées de loin en loin d’un tronçon de trottoir en madriers, dit M. H. de Lamothe, dans son excellent livre intitulé : Cinq mois chez les Français d’Amérique, s’éparpillent un demi-millier de modestes habitations en bois, entourées de vastes terrains vagues qui n’attendent, pour se transformer en blocs de somptueux édifices, qu’un de ces coups de baguette féeriques, dont la spéculation du Nouveau-Monde possède le secret. » Eh bien ! ce que prévoyait il y a quinze ans M. de Lamothe est aujourd’hui réalisé. Les tronçons de trottoirs se sont transformés en trottoirs continus, larges de dix à douze pieds, et les modestes habitations en bois, dont il reste encore des traces cependant, sont devenues des blocs, non pas somptueux, si l’on veut, mais dignes de figurer dans n’importe quelle ville de


    Sound et de Nipissing, et déboucheront tous un jour sur le chemin de fer du Pacifique, lequel longe tout le nord de la province, à une distance d’environ deux cents milles des rivages du lac Ontario.