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Page:Buies - Sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean, première conférence, 1886.djvu/20

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en se fondant, laissa, dans toutes les dépressions de terrain, ses eaux qui prirent, dans la suite des temps, avec l’apparition des Canadiens sur le sol qu’ils habitent, les noms divers et infiniment nombreux que vous lisez sur les cartes.

Voici d’abord le lac St-Joseph, le premier sur la liste, à 24 milles de Québec. M. W. A. Sewell y a monté une scierie, il y a à peine deux ans, et c’est déjà de l’histoire ancienne. Cet endroit était absolument désert avant le passage de la voie ferrée, et aujourd’hui l’on y voit tout un village groupé autour de l’établissement de M. Sewell, et présentant le plus riant aspect avec ses maisonnettes toutes neuves, pittoresquement distribuées suivant les complaisances d’un terrain rempli d’aimables accidents.

M. Sewell a fait l’an dernier neuf millions de pieds de bois, et il compte en faire près de quinze millions cette année, grâce à une nouvelle scierie qu’il va établir à la Rivière Noire, 28 milles plus loin que le lac St-Joseph.

C’était autrefois toute une affaire que d’aller pêcher la truite au lac St-Joseph et l’on en parlait comme d’une expédition lointaine qui pouvait permettre une foule de récits à moitié fabuleux, mais toujours piquants, comme savent en faire les grands expéditionnistes (je vous prierai de regarder dans vos dictionnaires pour trouver expéditionnistes ) ; aujourd’hui, il n’y a plus moyen d’avoir l’air de venir de la baie d’Hudson quand on ne vient que du lac St-Joseph. Il faut continuer son chemin et se rattraper sur d’autres lacs ; heureusement qu’il y en a de