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Page:Buies - Sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean, première conférence, 1886.djvu/35

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trains passent à côté d’elles, à quelques verges seulement de distance. Ces carrières sont plus belles que celles de Deschambault elles-mêmes, et M. Beemer va les utiliser pour construire tous ses ponts jusqu’au lac St-Jean, en n’ayant absolument d’autres frais à encourir que ceux de l’extraction et de la taille. À Deschambault, il faut charroyer la pierre sur un trajet de cinq milles pour la mettre dans les wagons du Pacifique, ou de dix milles environ pour la rendre jusqu’au fleuve St-Laurent, ce qui en double presque le prix ; sur la ligne du Lac St-Jean, rien de tout cela ; il n’y aura qu’à extraire et à tailler la pierre, puis à l’utiliser sur place ; que de temps gagné et de faux frais évités !

Aujourd’hui les trains circulent régulièrement pour les passagers jusqu’à la rivière à Pierre, à 58 milles exactement de Québec, mais les trains de construction se rendent jusqu’à la traverse de la rivière Batiscan, 29 milles plus loin, ce qui fait en tout 87 milles de chemin complétés à l’heure présente. Le pont, dont tous les matériaux sont prêts, va être mis en place d’ici à la fin de mai ; dans le courant de l’été, les trains réguliers se rendront jusqu’au lac Édouard, quinze milles plus loin, et au mois de décembre prochain, les trains de construction atteindront le lac des Commissaires, à 35 milles au delà du lac Édouard. Parvenue à ce dernier point, la Compagnie n’aura plus que trente milles de chemin à construire pour atteindre le lac St-Jean ; elle veut y faire arriver les trains sur un quai, en pleine eau profonde, d’où des bateaux plats, construits tout exprès pour faire un service régulier et quotidien sur ce lac de peu de pro-