Aller au contenu

Page:Bulletin de la société de Paris et de l'Ile de France, 6e année, fasc 1 et 2, 1934.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

çaise en présence du district, pendant la bénédiction solennelle des drapeaux[1]. La moitié seulement des Mathurins consentirent à rester dans leur couvent en 1790. L’église servit quelque temps aux fidèles qui voulaient entendre la messe des prêtres insermentés. Le 15 mars 1792, le P. Chauvier, dernier général, mourut de douleur de s’être vu enlever la caisse des captifs.

Dès la Révolution, le couvent, sur lequel le fonds des Domaines, aux Archives départementales de la Seine, contient quelques détails, fut vendu et l’église démolie. Il est possible qu’elle ait servi de Temple de la Raison. Les derniers restes du couvent, sur les rues des Mathurins et Saint-Jacques, disparurent vers 1862 telle est la date des estampes conservées à la Bibliothèque de la Ville de Paris et retraçant les étapes de la démolition, lors du percement du boulevard Saint-Germain.

Telle fut la fin d’un établissement d’où, pendant des siècles, de vaillants religieux étaient partis pour braver le naufrage, la captivité et les supplices et qui ont fait honneur à leur patrie.

D’ailleurs, en 1830, l’épée victorieuse de la France mit fin à la captivité des chrétiens chez les barbaresques et rendit inutile le dévouement des Mathurins.

Paul Deslandres.


PARIS SOUS PHILIPPE LE BEL


Sous Philippe le Bel, c’est-à-dire de 1285 à 1314, Paris était encore presque en entier renfermé dans l’enceinte de Philippe-Auguste[2]. En partant du pont des Arts, sur la rive droite, cette enceinte se dirigeait vers la rue Saint-Honoré, la rue Coquillière, puis la rue Montmartre. De cette rue, elle prenait à l’est la rue Étienne-Marcel, atteignait la rue Saint-Martin, puis de là, s’infléchissait dans la direction de la rue des Francs-Bourgeois, passait par le Mont-de-Piété actuel. Elle gagnait ensuite, par le bas de la rue de Sévigné, l’église Saint-Paul, qui était alors hors des murs, puis la Seine.

Sur la rive gauche, l’enceinte remontait vers le Panthéon en suivant la rue des Fossés-Saint-Bernard, coupait la rue Soufflot et allait à la Seine vers le pont des Arts par les rues Monsieur-le-Prince, de l’Ancienne-Comédie et Mazarine.

Se trouvaient donc en dehors de cette enceinte le Louvre actuel en

  1. Tourneux, Biliographie de l’Histoire de Paris, t. II, 7238.
  2. Voir H. Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 349 à 357.