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Page:Bulletin de la société de Paris et de l'Ile de France, 6e année, fasc 1 et 2, 1934.djvu/71

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assemblée de prélats et de barons dans les jardins du roi, en présence du peuple, à la suite de laquelle le roi fit intimer au pape, par lettres patentes que Guillaume de Nogaret fut chargé de lui remettre, de convoquer un concile général.

Après la défaite de Courtrai du 11 juillet 1302, au mois d’août, Philippe le Bel réunit une assemblée pour prendre les moyens de trouver les ressources nécessaires afin de réparer ce désastre. À la fin de mars 1303, les prélats et les barons furent encore convoqués à Paris pour établir un nouvel impôt par tout le royaume. Mais, malgré les sacrifices demandés à la nation, l’argent faisait toujours défaut et, le 20 janvier 1304, dans une nouvelle réunion, une aide fut demandée au clergé et aux nobles. Le grand mal dont souffrait alors la royauté était le mal d’argent, et toutes les assemblées convoquées successivement à Paris, le 8 décembre 1313, le 1er août et le 2 octobre 1314, ne le sont que dans ce but : chercher à donner au roi les moyens de lutter contre les Flamands, ramener les monnaies au même titre que du temps de saint Louis et, enfin, trouver des ressources capables de mieux garnir le Trésor royal.

Les difficultés dans lesquelles se débattit Philippe le Bel ne l’empêchèrent pas de donner de grandes fêtes ; ainsi pour la levée du corps de saint Louis. Le corps du saint roi, levé à Saint-Denis le 25 août 1298, fut porté en procession par les archevêques de Reims et de Lyon[1]. Frère Jean de Samois, cordelier, qui fut ensuite évêque de Lisieux, prononça le panégyrique du saint, puis le corps fut reporté en l’église de Saint-Denis par le roi et ses frères. Les frais de cette fête, d’après les notes des Journaux du Trésor de Philippe le Bel, dépassèrent les 19,000 livres[2], en plus des prix de la châsse, pour laquelle Guillaume Julien, orfèvre du roi, reçut 440 livres parisis[3], et du reliquaire qui devait renfermer la tête du saint et pour lequel il reçut 600 livres parisis[4].

Une grande fête fut encore donnée par Philippe le Bel quand, le jour de la Pentecôte 1313, soit le 3 juin, il arma chevaliers ses fils, Louis, roi de Navarre ; Philippe, comte de Poitiers, et Charles, comte de la Marche, en même temps que Philippe de Valois, Robert d’Artois, le duc de Bourgogne, le comte de Blois, le comte de Dreux et

  1. Joinville, Histoire de saint Louis, éd. N. de Wailly, §§ 762 à 765, et Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. V, p. 219 à 222.
  2. Ainsi les frais de cuisine s’élevèrent à 3,953 l. 2 s. 5 d. p. (no  1762) ; ceux des vins à 2,419 l. 8 s. 7 d. p. (nos 1300, 1498) ; ceux des nappes et du pain à 2,830 l. 9 s. 8 d. p. (nos 1765, 1766) ; ceux du luminaire à 1, 677 l. 14 s. p. (nos 1015 et 1711).
  3. Journaux du Trésor de Philippe le Bel, nos 918 et 1047.
  4. Ibid., nos 2327, 2944, 5230.