Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et d’une puissance sans égale. Si au contraire on trouve raisonnable qu’il se déposait jadis, comme aujourd’hui, des sables et même des cailloux sur des surfaces assez inclinées, comme celles de 30 à 40°, alors la féerie des soulèvemens disparaîtra complètement en Westphalie, et il ne restera qu’à peser les raisons pour et contre l’admission de la formation subite des vallées circulaires de soulèvemens, au lieu d’y voir des effets de dénudations arrivés accidentellement sur l’endroit où les couches d’un des dépôts inférieurs formaient une convexité un peu forte. (Teuschland., vol. VII, cah. 2, p. 293.)

M. Hoffmann n’ayant pu trouver de cratères de soulèvemens dans les volcans d’Italie, il faudra voir s’il persistera encore dans ta théorie pour les dépôts anciens.

En Westphalie, un grand nombre de formations participent aux contournemens des couches en grand ; or ces ondulations sont telles qu’elles n’ont pu être produites par un soulèvement que dans la supposition que les masses minérales étaient encore molles. Si cela n’avait pas été le cas, on y observerait plus de fendillemens. Maintenant est-il probable que le grès bigarré était encore à l’état pâteux, lorsque le lias, ou même le keuper, s’était déjà déposé ? Cela paraît bien difficile à admettre ; et c’est une autre objection à l’exagération de la théorie des soulèvemens.

La théorie des soulèvement des chaînes, telle que l’a exposée M. de Beaumont, a excité partout l’attention. Comme à l’ordinaire, certains savans l’ont adoptée sans hésitation dans tous ses détails ; les uns sans examen, les autres d’après des observations faites dans des districts circonscrits. D’autres géologues, au contraire, reconnaissant dans cette théorie la déduction naturelle des anciens principes de la science (gisemens transgressif, redressemens des couches inclinées, etc.), n’ont accepté qu’avec une scrupuleuse réserve les propositions, et surtout les généralisations de M. de Beaumont.

M. Desnoyers a déjà parlé des critiques faites, sur cette théorie, par M.M. Sedgwick, Studer, Pareto, Keferstein, Reboul et mois (voy. Jour, de géol., vol. II, 1831). Me doutant que les observations modifiant cette théorie ne manqueraient pas de s’accroître, je me suis abstenu d’en parler l’an passé dans mon Compte-rendu. Aujourd’hui que des noms, tels que MM. Studer (voy. Bull., v. II, p. 68) ; de Montlosier (voy. id., p. 430) ; Conybeare, de La Bêche, Pasini, Hibbert, Thurmann, Schwarz et Reboul (voy. id., vol. II, p. 74) viennent se joindre à l’opposition contre ces idées trop systématiques, l’amour pour la vérité