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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/121

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En général l’ancienneté des affleuremens, dans l’ensemble du Jura, paraît suivre une loi constante dans la direction de l’ouest-sud-ouest à l’est-nord-est.

Les détails qu’il donne ensuite sur les cluses ou fentes profondes sont fort intéressans ; et il y joint, comme d’autres géologues, les cols et les impasses, et attribue la formation des derniers à un soulèvement général, et celle des autres à des bouleversemens postérieurs. Il combine les chaînes et les vallées qu’elles interceptent ; et, faisant abstraction le plus souvent de l’origine des chaînes, il s’occupe d’acquérir des idées exactes sur l’ensemble de chacun des soulèvemens partiels qui ont formé les chaînes jurassiques. Les soulèvements du Porentruy sont généralement parallèles ou se coupent sous des angles très aigus, atteignant rarement 50 degrés. Ils sont d’autant plus larges qu’ils appartiennent à un ordre plus complexe, et la largeur de la base est en raison directe de la profondeur des affleuremens, tandis que les hauteurs ne paraissent être dans aucun rapport avec les bases et les affleuremens.

Lorsque deux soulèvemens se rencontrent sous un angle aigu, il se forme un nœud confluent ou un ordre de choses complexe. Dans ces lieux on trouve des lambeaux isolés de masses supérieures, des cirques coralliens ou oolitiques, ou bien latéraux espèce de cratère d’explosion, des demi-cluses, des impasses ou des désordres anormaux.

Deux soulèvemens consécutifs parallèles interceptent entre eux une vallée alongée et de même direction ; ce sont les vallées longitudinales ou de plissement de M. d’Omalius, qui sont peu larges et remplies de fer pisolitique, recouvert quelquefois de molasse et de calcaire d’eau douce. Ces vallées communiquent entre elles par des cluses ou des défilés naturels dus à la solution de continuité comprise entre les origines extrêmes de deux soulèvemens qui se suivent dans le sens longitudinal.

Pour augmenter encore l’intérêt tout nouveau de ces détails sur le redressement, le plissement et le fendillement des couches, M. Thurmann pense que des végétations particulières expriment dans le Jura chacun des accidens orographiques et les divers affleuremens géognostiques. (Mém. de la Soc. d’Hist. nat. de Strasbourg, vol. II.)

Je me contenterai de faire deux observations sur ce travail : d’abord il est à regretter que l’auteur ne se soit pas déjà occupé de comparer ces deux classes de soulèvemens avec les époques adoptées par M. de Beaumont ; il le fera plus tard. En attendant,