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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/131

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des effets extraordinaires sur le globe, il n’en est pas de même de la variation dans l’excentricité de l’orbite du globe ; car, dans ce cas, la quantité totale de chaleur reçue du soleil par la terre pendant une révolution, est inversement proportionnelle au petit axe de l’orbite. Or, son grand axe étant invariable, et par conséquent aussi la longueur absolue de l’année, il s’ensuit que la quantité moyenne annuelle de la chaleur donnée par le soleil sera dans la même raison inverse du petit axe.

L’excentricité de l’orbite terrestre décroît actuellement, et même depuis une époque antérieure aux temps historiques. Son ellipse se rapproche donc toujours plus du cercle, et son petit axe diminuant, la quantité annuelle de la radiation solaire diminue. Or, cette différence dans la quantité de chaleur solaire peut diminuer ou augmenter la différence des températures de l’été et de l’hiver, de manière à produire alternativement sous la même latitude, dans les deux hémisphères, un printemps perpétuel, ou les extrêmes d’un été brûlant et d’un hiver rigoureux.

En réunissant cette cause de changement de température avec les effets combinés de la précession des équinoxes et du mouvement des apsides de l’orbite elle-même, cela serait suffisant pour transporter le périgée de l’été au solstice d’hiver, et produire ainsi un passage d’une espèce de climat à une autre, pendant une période de temps suffisante pour changer matériellement la végétation d’un pays. Or, cette supposition extrême n’est pas démontrée être impossible.

D’une autre part, si des calculs exacts établissent les limites étroites de l’excentricité de l’orbite du globe, et si l’on peut prouver que la radiation solaire n’affecte pas notablement la température moyenne ni les extrêmes de température de nos climats, il sera toujours satisfaisant d’apprendre que les causes des phénomènes présenté par les créations géologiques sont à chercher ailleurs que dans les relations de notre globe avec son système planétaire ; car on ne peut concevoir d’autre connexion entre les faits géologiques et ces rapports planétaires. Quant à l’obliquité de l’écliptique, elle est confinée dans des limites trop étroites pour que cette variation exerce aucune influence sensible. (Trans. geol., vol. II, part. 2.)

Je passe à présent à la paléontologie, après avoir récapitulé ce qu’on a écrit l’an passé sur la géologie proprement dite.