Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Paris. Ici un calcaire essentiellement marin, caractérisé par la grande abondance de cérites, et formant une roche solide recherchée aujourd’hui pour les constructions des monumens publics[1], est à peine recouverte par la terre végétale. On y rencontre très peu de traces de diluvium.

Cette espèce de lambeau du calcaire grossier se termine brusquement à Verberie, dont la côte élevée domine une grande contrée, arrosée à gauche par l’Oise, et couverte à droite par la forêt de Compiègne.

Presque immédiatement au pied de cette côte commence un grand dépôt de sable qui constitue presque en entier le sol de la forêt de Compiègne.

D’après la nature des fossiles qu’on rencontre en certains points, il est impossible de ne pas rapporter ce terrain à la partie inférieure du calcaire grossier.

Près de Brevière, au milieu de la forêt, dans des saignées faites pour l’écoulement des eaux, on a heureusement mis à découvert une couche de nummulites associées à des huîtres, turritelles, etc., et reposant sur de l’argile plastique, qui ne se trouve là qu’à quelques pieds de la surface du sol, généralement très plat dans la forêt de Compiègne.

Cependant, prés de Pierrefond, le sol se relève, ou plutôt forme des monticules sur l’un desquels se font remarquer les magnifiques ruines du château de ce nom. Ils semblent devoir leur élévation assez grande à l’agglomération étonnante de nummulites dont ils paraissent presque entièrement formés. On y rencontre aussi beaucoup de nérites et de turritelles.

Je ne puis m’empêcher de citer ici, et d’engager à le voir, un magnifique banc d’huîtres appartenant généralement aux espèces bellovacea et brevialis. situé dans le chemin de Brevière à Villers-Cotterets, et près de Pierrefond. Ce banc a plus de deux pieds d’épaisseur, sur une étendue considérable, et plonge à l’O. dans une petite vallée qui sépare les monticules dont je viens de parler. À peine solidifié par une roche argilo-sablonneuse, ce banc d’huîtres repose sur du sable blanc assez pur qui le recouvre également.

En résumé, si nous rallions toutes nos observations faites

  1. Il a été employé pour faire les massifs de l’Arc de Triomphe situé à |a barrière de l’Étoile de Paris.