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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/312

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« J’ai parcouru l’Auvergne, dont les volcans, surtout ceux de Randane. sont identiques avec les plus récens de l’intérieur de la Sardaigae ; je n’ai pas cependant trouvé une grande analogie dans les trachytes des deux pays.

« J’ai ensuite visité les terrains tertiaires du midi de la France, qui sont également identiques avec ceux de Sardaigne ; à Béziers surtout, je croyais être à Cagliari. J’ai visité une localité intéressante pour moi, par l’analogie de la couche à subfossiles des deux pays ; je veux parler d’une localité près de Nissan. entre Béziers et Narbonne ; là, non loin de Nissan, près du chemin qui, de ce lieu, conduit à Lespignan, se trouve une carrière de silex meulière ; on y trouve au-dessus des marnes bleues, et du calcaire moellon, entre ce dernier et la terre végétale, une couche de coquilles subfossiles analogues à celles que j’ai découvertes dans une position identique, à Cagliari, à 45 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec cette différence cependant, que le Pecten jacobeus est la coquille dominante dans ce dépôt, tandis qu’à Cagliari, c’est le Mytilus edulis ; celui-ci se rencontre également à Nissan, mais en moindre quantité. Je crois que ce banc de subfossiles se continue à la même élévation tout autour du large bassin qui sépare Nissan de Lespignan, et qui se prolonge jusqu’à Narbonne. Comme je n’ai pas eu grand loisir d’observer plus loin que dans les environs de la carrière de silex, M. Tournal pourra étendre ses recherches dans ce dernier lieu. Du côté de la carrière de silex, les coquilles sont un peu éparpillées par suite des alluvions pluviales ; mais si l’on monte derrière la carrière, et si l’on examine les fossés, et les coupes faites dans les vignes, on se convaincra facilement que ces coquilles appartiennent à une couche placée entre le terrain tertiaire et la terre végétale, maintenant à 30 ou 40 mètres au-dessus de la mer actuelle. Je trouve la plus grande analogie entre ce dépôt et celui de Saint-Hospice, de Nice, de Cagliari, etc.

« Les calcaires secondaires de ces départemens m’ont convaincu que la plupart de mes calcaires secondaires de la Sardaigne doivent également être placés dans la formation de la craie.

« J’aurais désiré pouvoir pousser jusqu’aux îles Baléares, mais les formalités du lazaret m’ont fait perdre, à Perpignan, un temps inutile, et m’ont forcé à renoncer, pour cette année, à ce projet. J’espère également passer une partie du printemps prochain en Sardaigne, afin de mettre fin à mes recherches sur cette île. Tout cela est cependant subordonné à l’état politique de l’Europe.