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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/383

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qui s’appuie dessus, peut être un représentant du grès rouge, bunter Sandstein, et peut-être keuper ; elle formerait le rebord d’un grand bassin s’étendant des montagnes primordiales du département du Var aux Alpes. Sur cette formation arénacée s’étendrait la masse des terrains jurassiques (je n’ai pas pu voir le muschelkalk du côté des vallées du Roja et de la Tinca), et par dessus les terrains supra-jurassiques ou de craie composés d’une grande masse de calcaire, de macigno, et de calcaire à fucoïdes. Le calcaire nummulitique qu’on voit souvent en contact avec du calcaire compacte ou granulaire du Jura, en est parfois séparé par une assise calcaire sans nummulites, mais avec glauconie et fossiles ; je crois qu’il faut attribuer cela au plus grand développement de cette masse inférieure de calcaire marneux. Cette idée m’a été suggérée par la localité de la Mortola, où l’on trouve 1o calcaire jurassique, 2o calcaire marneux et quelque peu de glauconie, 3o roche nummulitique, et supérieurement macigno, tandis qu’ailleurs on a calcaire jurassique (auquel je réduis presque tous les calcaires compactes et granulaires de cette partie des Alpes maritimes, c’est-à-dire vers le Col de Tende), calcaire à nummulites, macigno et schistes argileux ; et enfin calcaire à fucoïdes formant une masse immense sur la chaîne qui est entre les sources du Tanarello, du Centa, et certains affluens du Roja. Il y a une même succession de roches dans les montagnes de Carrare (voyez ma notice sur les Alpes apuennes, imprimée dans la Bibliothèque Italienne, 1832) où les calcaires granulaires (modification d’autres calcaires) reposent sur des gneiss, stéaschistes et roches aggrégées quarzifères, et sont à leur tour recouverts par les macigno.

« Il paraît que M. Hoffmann a retrouvé dans des macigno ou calcaires des environs de Florence des corps qui s’approchent un peu des nummulites ; je ne les ai pas vus cependant, et je ne saurais dire à quelles assises on doit rapporter les roches où on les a trouvées. Ce qui m’a beaucoup intéressé dans le voyage que j’ai fait aux Alpes maritimes, c’est d’avoir pu déterminer les contours des principaux massifs de roches cristallisées, qu’on voit dans ces parages ; j’en ai trouvé deux noyaux principaux : l’un, qui commence depuis Savoue, et, se dirigeant du S.-E. au N.-O., va former les montagnes des sources de la Bormida, celles du groupe au N. de la partie haute de la vallée du Tanaro, et ensuite les montagnes au-dessus de Coni, et un peu plus loin que le bourg S. Dalmazzo, à la sortie de la vallée de la Stura ; l’autre massif, assez considérable et d’une plus grande élévation (il atteint près de 3000 mètres), commence auprès du Col de Tende (aux