Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Ce dépôt se lie à plusieurs filons de fer hydroxidé et de baryte sulfatée qui coupent la montagne de l’est à l’ouest, direction de la montagne elle-même. Quelle que soit la manière dont s’est fait ce dépôt de fer, ou peut considérer les fontes que ces filons ont remplies comme des espèces de cratères alongés par où s’est fait le dépôt, soit par épanchement, toit par suite de la condensation du fer qui s’est volatilisé par ces sortes de cheminées.

« La montagne ne paraît pas avoir subi le moindre dérangement depuis la formation de ce dépôt ; les filons n’occupent qu’un seul revers de la montagne, et le plus considérable, celui par lequel s’est formé l’épanchement principal, court tout le long de la crête plus ou moins sinueuse de la montagne ; il n’a pas moins d’un demi-pied à un pied de puissance en baryte ; elle forme comme un second filon entre deux espèces de sallebandes de fer hydraté, chacune d’environ un demi-pied, en sorte que la puissance totale du filon est d’environ deux pieds. Il y a continuité parfaite entre le minerai de fer des filons et celui de la surface du sol, circonstance qui permettrait difficilement de concevoir qu’il fit le résultat de concrétions de sources thermales ferrugineuses, car, pour expliquer par ce moyen la parfaite continuité du dépôt, il faudrait supposer que les sources sortaient par les points culminans de la crête, ce qui n’est guère probable.

« D’un autre côté, les lois de la chimie ne pourraient expliquer la formation d’un tel dépôt de fer oxidé hydraté, par suite d’un épanchement et d’une fusion pâteuse quelconque, à moins de supposer que le fer n’ait passé postérieurement à l’état d’hydrate, et que sa fusion ait été facilitée pur la présence de quelque flux fondant, comme la baryte, alliée à quelque autre base terreuse, telles que le feldspath, la chaux ou la silice.

« Quoi qu’il en soit, ce dépôt est venu se modeler exactement sur la surface qu’il recouvre en partie, a pénétré dans toutes les fissures, enveloppé la tranche des couches, et leur a donné l’apparence d’autant de bancs de fer massif ; mais, en le brisant, on voit qu’il n’y a simplement qu’une croûte de 2 à 6 pouces, rarement plus épaisse, qui recouvre toute la surface. Cette croûte ferrifère présente des parties mamelonnées, semblables à certaines boursouflures de laves. Le fer a plus ou moins altéré le grès ; celui-ci est devenu ferrugineux et rouge de brique, de gris-jaunâtre qu’il était, et la baryte sulfatée l’a aussi quelquefois pénétré de nombreuses petites lames qui lui communiquent une structure subcristalline. Les filons se prolongent au-delà dans le granite.