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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/502

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faire de manière à couvrir exactement, ou au moins en grande partie, leurs cônes d’éruption.

« On ne conçoit bien, suivant l’auteur, de dépôts horizontaux possibles que pour les roches neptuniennes de sédiment, tandis qu’il est difficile de comprendre comment un grand nombre de couches ignées auraient pu se déposer horizontalement et pourquoi les basaltes et les trachytes, plutôt que les autres roches volcaniques, auraient dû s’épancher horizontalement ; car de quelque manière que se soit faite leur sortie, soit par une fente ou une ouverture de cratère, cela suppose toujours une certaine inclinaison du sol. On pourrait encore admettre qu’une ou deux coulées aient pu se faire horizontalement dans le fond d’une plaine fermée, de manière à présenter un lac enflammé, après leur sortie ; mais, lorsqu’il y a un très grand nombre d’alternances de couches basaltiques ou trachytiques avec des assises d’agglomérat de même nature, comme cela se présente la Palma, à Ténériffe, au Mont-Dore, et c’est là dessus qu’il importe surtout d’appuyer ; alors un ne conçoit plus de formation horizontale possible, et le résultat pour M. Virlet, d’une telle accumulation successive de roches serait toujours la formation d’un cône ou d’une crête quelconque, si l’on suppose que la sortie des matières ignées s’est faite suivant une fente rectiligne.

« D’après l’examen que je viens de faire de la théorie de M. de Buch, dit l’auteur en terminant, je crois devoir la rejeter entièrement, et surtout la regarder comme inapplicable aux différens exemples qu’on a cités jusqu’ici comme types des cratères de soulèvement, tels que Palma, Ténériffe, les autres Canaries et les Açores ; le Cantal, le Mont-Dore, le Vésuve, l’Etna et Santorin ; le cirque de Gavarnie, dans les Pyrénées ; ceux de Bérarde, dans les montagnes d’Allevard (Isère) ; de Kandy, dans l’ile de Ceylan ; de Barren Island, l’une des îles du Bengale ; du Pal, dans le Haut-Vivarais, etc. ; et enfin comme étant également inapplicable aux nombreuses parties annulaires qu’offre la surface de la lune ; car il faudrait d’abord démontrer qu’il y a eu des volcans dans ce satellite, ce qui n’est rien moins que prouvé ; et comme elle n’a ni atmosphère, ni mers, elle ne doit pas avoir par conséquent de causes dénudantes, en sorte que ces parties annulaires, si elles étaient autant de cratères de soulèvement, devraient montrer dans leur intégrité leurs vallées d’écartement, ce qui, d’après l’inspection dm belles cartes sélénographiques de Lohrmann et de Cassini, ne paraît nullement avoir lieu. »