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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/511

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géognostiques à raison des conditions très variées dont on est obligé de tenir compte de l’ignorance où l’on est encore des lois auxquelles elles sont soumises, et de la difficulté de leur expression.

Il pense qu’il n’est permis, pour simplifier les recherches, de faire abstraction de certaines conditions secondaires que lorsqu’on a apprécié les limites de l’erreur produite, et que l’on a reconnu que ces conditions n’exercent qu’une faible influence sur les résultats cherchés ; mais qu’un problème n’est résolu de manière à être susceptible d’applications, que lorsque l’on a tenu compte de toutes les données essentielles. Qu’ainsi, dans la question des soulèvemens de montagnes, et en particulier des soulèvemens coniques, d’où résulteraient des ouvertures cratériformes que l’on a désignées sous le nom de cratère de soulèvement, l’épaisseur de la croûte terrestre, au moment du phénomène, était une donnée essentielle dont l’introduction modifie les formules obtenues, en supposant cette épaisseur réduite à zéro, et change par conséquent les résultats déduits de l’application de ces formules aux phénomènes naturels.

Il reconnaît que, dans certains cas, comme dans les soulèvemens coniques au milieu des terrains volcaniques, s’il en existe de tels, les modifications apportées dans les résultats du calcul peuvent être faibles à raison de la moindre épaisseur des couches soulevées, mais sans être jamais à négliger.

Il suppose l’action des forces s’exerçant de l’intérieur à l’extérieur, et se manifestant aux points de moindre résistance, soit sur une portion d’arc de grand cercle, ce qui doit être le cas le plus général, soit en un point, et produisant solution de continuité et redressement des parties latérales ou vers un faîte ou vers un point par un mouvement de rotation autour des points d’appui inférieurs ; il considère l’écorce terrestre comme compressible et flexible, conditions sans lesquelles il n’y aurait pas d’effets produits, mais sans tenir compte des lois auxquelles sont soumises sa compressibilité et sa flexibilité.

Supposant le redressement d’une portion de la croûte terrestre, ou sur un prisme triangulaire isocèle ou sur un cône droit, dont la section serait la même[1], il cherche les relations qui doivent

  1. Les montagnes montrent rarement la disposition régulière du cas limité que l’on examine ici, surtout dans les soulèvemens récens qui présentent fort souvent des pentes très inégales et de véritables