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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/87

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et quaternaire ne se trouverait plus faux, et indiquerait la véritable position de ces terrains ; au lieu qu’actuellement ces termes ne sont, comme les noms d’individus, que des désignations de convention.

Je passe maintenant au mode particulier qu’exige aujourd’hui la pratique de la géologie.

Dans le siècle passé., et même encore du vivant de Werner ; on restreignait la tâche, du géologue à faire rentrer toutes les observations dans un certain cadre systématique que semblait présenter une très petite portion du globe. De nos jours le p champ de la géologie s’est prodigieusement agrandi ; non seulement les rochers des pays les plus éloignés ont résonné sous les coups de marteau des géologues, mais l’Europe entière a été soumise à l’investigation d’une foule d’observateur tant minéralogistes ou géologues que zoologistes ou botanistes. En conséquence les idées étroites ont fait place à des vues beaucoup plus larges ; on n’a plus fait de la théorie purement spéculative ; mais les détails de la géographie géologique avec la marche seule rationnelle du connu à l’inconnu ont amené la science à un état tel que déjà plusieurs parties très importantes pour l’économie publique se trouvent aussi solidement établies que tout problème mathématico-physique,

La géologie d’une province, d’un royaume, et même d’un bassin géologique, n’est pas celle de toute la terre ; tel est l’axiome nouveau ressortant déjà de l’inspection du seul continent européen. En effet, la partie du monde que nous habitons parait se diviser géologiquement en trois grandes zones, ou types ; savoir : les zones boréale et méridionale, qui sont séparées par une zone particulière.

Le nord est caractérisé par d’énormes accumulations de schistes cristallins, de roches primaires ou dites de transition, et de grandes éruptions ignées. Toute la série complète, des dépôts secondaires avec certaines roches ignées est propre à l’Europe moyenne, tandis que le midi de ce continent a pour cachet particulier le vaste dépôt subapennin avec ses aggrégats coquilliers supérieurs, le grès et le calcaire crayeux à rudistes et nummulites, et le grès carpatique ou apennin avec ses calcaires et ses roches d’origine ignée immédiate ou secondaire. Si au milieux de ces grandes masses le lias ne disparaissait pas, vu son peu d’importance, on pourrait ajouter qu’il manque presque toujours dans le sud de l’Europe.

Ces trois grandes divisions une fois admises, on les trouve