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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/10

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encore le sens précis que l’auteur attache aux mots diluviens et postdiluviens.

Dans un mémoire sur les dépôts terrestres ou épigéiques à la surface de la Morée, nous avons essayé de distinguer les diverses époques alluviales sur ce sol émergé, en très grande partie, avant l’époque des dépôts subapennins. La disposition du sol en bassins fermés a conservé des alluvions de divers âges, mais les plus récentes sont seules apparentes. Nous recherchons les causes de cette singulière configuration du sol, qui appartient non seulement à la Grèce, mais à toute la bande des dépôts secondaires du Midi, depuis le Portugal jusqu’au fond de la Syrie. C’est un résultat de la dislocation et de la nature des roches ; par suite, les eaux n’ont point d’écoulement extérieur ; toute l’hydrographie est souterraine, chaque bassin à ses gouffres, et les eaux ne reparaissent qu’a de grandes distances, formant des rivières à la sortie du rocher. Dès notre arrivée dans la Grèce, nous vîmes dans ce phénomène l’explication la plus naturelle et la plus générale de la formation des cavernes et de leur remplissage par les brèches et les sédimens ossifères ; l’existence d’immenses cavernes dans l’intérieur des montagnes se démontre par la constance dans la température, le volume et e pureté des eaux des Képhalovrysi our source-mères.

Nous rechercherons l’origine de cette terre ocreuse que l’on rencontre à la surface des plus hautes montagnes calcaires de la Grèce, comme dans les fentes de nos plateaux jurassiques et dans le ciment de la brèche osseuse, et nous croyons la trouver dans la destruction lente des calcaires secondaires par l’action combinée des agens atmosphériques et de l’aura marina, action à laquelle est due la corrosion en sillons de plus grande pente qui se remarque sur toutes les arêtes des roches calcaires. Nous montrerons que ce phénomène se produit sur toute l’enceinte de la Méditerranée, mais seulement dans certaines limites de distance et d’élévation à partir des rivages.

Les cavernes à ossemens ont été le sujet de mémoires, notices et communications nombreuses, quelques unes relatives aux théories sur leur formation, le plus grand nombre aux ossemens qu’elles renferment. C’est un de ces points vers lequel l’attention des géologues s’est particulièrement arrêtée.

Une notice de M. Virlet sur l’île de Thermia est suivie d’une nouvelle théorie de la formation des casernes. L’auteur ayant observé dans le centre de l’ile de Thermia une immense caverne entièrement creusée dans les schistes argileux et les micaschistes, et présentant d’ailleurs tous les caractères des cavernes des