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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/115

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beaucoup plus des trachytes dont est formé le Puy de Loueire, et de ceux qui s’étendent en grandes nappes sur la plaine élevée de Guery ; dans sa pâte compacte d’un gris bleuâtre, il enveloppe de petits cristaux de feldspath vitreux, tandis que le phonolite gris-verdâtre de la Tuilière est homogène dans sa composition, et qu’il a l’apparence feuilletée et cireuse.

Divisés l’un et l’autre en prismes souvent très réguliers, les deux massifs diffèrent encore en ce que les prismes de la Tuilière, parfaitement verticaux et à peu près d’égale grosseur, se subdivisent en nombreux feuillets transversaux, tandis que les prismes de la roche Sanadoire, d’inégal volume, et nullement fissiles, affectent des directions divergentes, à partir de plusieurs centres qui figurent des espèces de nœuds.

Par leur forme, leur aspect général, leurs rapports naturels, les roches Tuilière et Sanadoire rappellent jusqu’à un certain point les îles des Cyclopes qui sortent de la mer au pied oriental de l’Etna. M. C. Prévost a trouvé adhérens, dans quelques cavités irrégulières du phonolite de la Tuilière, de petits cristaux blancs transparents, dont il présente des échantillons à la Société, lesquels paraissent être de l’analcine, minéral que l’on trouve particulièrement aussi dans les îles volcaniques des Cyclopes.

Dans l’opinion de M. C. Prévost, la disposition des deux pics isolés que forment la Sanadoire et la Tuilière, les agglomérats, les fragmens ; les cendres et les scories qui les entourent, indiquent probablement l’un des foyers d’éruption de l’époque de l’épanchement des coulées trachytiques que l’on voit aux environs.

Les roches Sanadoire, Tuilière et Malvial ne seraient enfin que la lave trachytique refroidie dans les cheminées d’éruption, et sur les bords d’un cratère démantelé. Les passages insensibles qui lient les phonolites et les trachytes annoncent que ces variétés proviennent de la même source, et qu’elles ne diffèrent que par les circonstances particulières de leur gisement ; les uns étant encore en masse solidifiée près du