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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/245

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beaucoup de végétaux fossiles, tels que Calamites, Sphenopteris, Odontopteris, etc.

« Je commençai la distillation, et la poursuivis tant qu’il passait encore de l’eau, de manière à ne pas produire une carbonisation ; ce n’était que dans ce but, et pour éviter toute déception, que j’employais de l’eau. Dès qu’une partie de la matière distillée eut passé, j’aperçus sur l’eau une pellicule d’huile, et en ouvrant l’appareil on sentait une odeur forte et distincte de pétrole.

« Je fis répéter cette expérience huit fois, et réunissant les fluides obtenus, et séparant l’huile, je la rectifiai dans un verre, en n’ajoutant aucun ingrédient étranger ; j’obtins ainsi environ 150 gram. d’huile, ce qui fait presque une once par quintal autrichien de houille.

« Comme la quantité obtenue était fort petite, je fis remplir dans la mine un tonneau avec de la houille fraîchement détachée ; je la fis monter bien fermée, et apporter aussitôt chez moi pour la distiller immédiatement. Le produit huileux fut sensiblement plus grand ; mais il ne surpassa pas du double celui obtenu de la houille exposée en vente dans les magasins.

« L’huile obtenue présenta les propriétés suivantes : elle était complètement limpide et transparente avec une faible teinte jaune-verdâtre, qui, probablement, aurait disparu par une seconde rectification ; elle était tout-à-fait liquide, et avait exactement l’odeur d’un naphte assez pur. Son goût coïncidait avec celui du pétrole blanc ; sa pesanteur spécifique était à la température de 20° centigrades, égale à 0°,836 ; ainsi, elle concordait avec celle du pétrole d’Amiano, expérimenté par Saussure. À l’air libre, elle se volatilisait assez vite, et elle entrait en ébullition à 170° centigrades, presque au même point que le naphte de Perse, pour lequel Thompson donne 160° centigrades.

La lumière et l’air, et même les rayons solaires n’y apportaient pas de changemens visibles ; mais on pouvait l’allumer sans mèche ; elle brûlait alors sur toute sa surface avec rapidité, force et éclat, en donnant la même fumée épaisse que le pétrole.

En mettant l’huile et le pétrole du commerce, chacun séparément, sous une cloche avec de l’iode, les deux substances absorbaient les vapeurs d’iode répandues dans l’air, et devenaient brunes rouges. Au contraire, l’iode absorbait des vapeurs huileuses de l’air, et s’unissait avec elles. Les huiles se troublèrent après quelque temps, et se clarifièrent toutes les deux en même temps par