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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/250

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sont identiques dans leurs principales parties élémentaires. En se souvenant, de plus, que la houille est remplie de restes de végétaux, et qu’on attribue même son origine aux débris d’une végétation primordiale détruite ; il devient probable que le pétrole dérive aussi de plantes qui donnent encore des huiles semblables.

« En un mot, le pétrole ne serait autre chose que l’huile de térébenthine des conifères du monde primitif, et dans cette production du pétrole les amas de feuilles peuvent avoir contribué comme le bois.

« Si nous avions ainsi le plaisir de retrouver après des milliers d’années une substance première de l’organisation primordiale perdue qui a existé lors du dépôt du terrain houiller ancien, nous pourrions la composer avec ce qui existe maintenant, et la classer à côté de quelques acides, ou substances qui ont échappé aux révolutions des périodes géologiques plus récentes, telles que la résine fossile du grès vert, etc.

« L’apparition du pétrole, dans un grand nombre de sources, ne dépendra donc plus de l’inflammation de matières combustibles, mais ne sera plus que le produit de la chaleur souterraine. Il est prouvé que les houilles n’ont pas besoin d’être placées fort au-dessous de la surface terrestre pour recevoir une chaleur qui atteint le point d’ébullition de l’eau ou du pétrole.

« Dans une telle position, l’huile de la houille éprouvera une distillation lente, et prendra çà et là, sous des circonstances favorables, peu à peu le chemin de la surface du sol, ou même s’accumulera tellement dans le sol qu’on pourra recueillir le pétrole dans des puits, comme en Perse, aux Indes, et ailleurs.

« Dans mon Mémoire sur l’Eupion (Jahrb. f. Chemie de Schweigger-Seidel, 1831, vol. II, cah. 2), j’ai montré la possibilité que peut-être cette substance existerait dans le pétrole, quoique je n’eusse pu réussir à établir une concordance entre ces deux corps ou entre leurs parties constituantes. Je passai sous silence une grande quantité d’essais faits à cet égard ; mais aujourd’hui, la cause qui avait dû me faire échouer, ressort nécessairement des explications données dans la recherche précédente. J’avais cru jusqu’ici, comme tout le monde, que le pétrole aussi bien que l’Eupion était un produit de la distillation sèche, tandis que ce n’est pas tout-à-fait le cas pour la première substance. Si l’Eupion est un produit de cette voie, le pétrole est un résultat de la vitalité végétale, et si ces deux produits montrent quelques ressemblances extérieures, ils sont très différens l’un de