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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/264

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commencerait aux couches à Grypbœa columba, et à celles à Turrilithes et Hamites ; c’est au moins ainsi que l’on fait commencer la série crayeuse dans l’ouest de la France, et puisque dans le Midi il y a aussi des couches, qui réellement, par leurs caractères minéralogiques, aussi bien que par les caractères palæontologiques correspondent à celles de l’ouest, je ne vois aucune raison pour que dans une localité on les place dans une assise, et ailleurs dans une autre ; si donc il est naturel de placer les couches à Hamites, Gryphœa columba, Ammonites dans la partie inférieure de la craie, il me paraît logique de faire descendre le calcaire qui supporte cette assise dans la dernière division du calcaire jurassique : sauf à voir si par des liaisons retrouvées sur une grande étendue, même dans la chaîne du Jura, il ne sera pas rationnel de grouper un jour le représentant probable du Portland-Stone, plutôt avec la série crayeuse qu’avec la grande série oolithique. Quoi qu’il en soit de cette question incidente, le calcaire dont nous venons de parler se voit ensuite, en continuant à descendre le Verdon, reposant sur les marnes du lias qui commencent à se montrer au jour à une heure de distance au nord de la ville de Castellane, située elle-même sur le lias, malgré que plusieurs rochers environnans appartiennent bien clairement à la craie, puisqu’on y retrouve en abondance la Gryphœa columba. Ce sont ces rochers et le calcaire d’Estourbes à points chloriteux et à Ammonites, qui, en se prolongeant, mais avec quelques interruptions, dans le département du Var, lient les formations secondaires récentes des Basses-Alpes avec celles des montagnes qui se trouvent au nord de Draguignan et de Grasse, principalement composées de calcaire blanc jaunâtre compacte, et de nombreux lambeaux d’une formation marneuse et calcaire avec glauconie et nombreux fossiles qui se rapportent évidemment à la craie inférieure.

Dans mon excursion au travers des Basses-Alpes, lorsque je fus arrivé à Castellane, je cessai de suivre le cours du Verdon, qui, après avoir couru d’abord du nord au sud comme plusieurs des rivières de ce département, tourne ensuite auprès de cette ville de l’est à l’ouest : j’étais désireux de traverser les montagnes qui s’étendent entre Castellane et Digne, en pensant que, de cette manière, j’aurais parcouru une section qui m’aurait permis de voir de deux côtés le relèvement et la superposition des couches au-dessus des deux massifs de lias, qui se trouvent aux environs de chacune de ces deux villes. En effet, je ne fus pas trompé dans mon attente, puisque m’étant dirigé du S.-E. au