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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/306

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dont j’ai parlé était opéré, non seulement au Cantal, mais encore au Mont Dore et au Mezenc, l’ensemble de tous les basaltes de la France centrale formerait pour ainsi dire un vaste réseau dans lequel rien ne distinguerait une maille d’une autre, et où par conséquent rien n’indiquerait que pendant l’époque basaltique il se soit passé dans une des mailles des phénomènes d’une nature différente de ceux qui se seraient passés dans une autre.

Cela prouve évidemment que les différences essentielles que présente aujourd’hui la disposition des basaltes dans les différentes mailles doit résulter de phénomènes postérieurs à leur solidification.

De là sans doute il ne résulte pas que tous les basaltes de l’Auvergne se soient solidifiés dans une position rigoureusement horizontale. Nous avons déjà remarqué ailleurs que par suite de leur viscosité ils peuvent s’être solidifiés dans une position légèrement inclinée ; mais cette inclinaison, au moins pour les épanchemens un peu abondans, est restreinte dans des limites fort étroites, et bien inférieures à la pente générale du Cantal, puisque nous voyons que les pentes de la base de l’Etna, qui sont à peu près de la même intensité moyenne, ont été suffisantes pour que la persistance des traces du mouvement soit devenue le caractère dominant des laves basaltiques qui les ont parcourues.

Pour faire sentir l’opposition de caractère qui existe entre l’Etna et le Cantal, je n’ai pas eu besoin de données très précises, parce que l’opposition se manifeste surtout entre les choses prises en masse. Ce même genre d’opposition en masse existe de même, ainsi que je le montrerai plus loin, entre les nappes basaltiques du Cantal et les coulées modernes de l’Auvergne ; mais comme la disposition de ces dernières coulées nous est, quant à présent, beaucoup mieux connue que celle des coulées de l’Etna, je commencerai à leur égard par des considérations de détail qui ne peuvent que rendre plus positive la conclusion générale.

Sur quelles pentes ont coulé les laves qui sont sorties des volcans modernes de la France centrale ? les plus larges, et les plus uniformément inclinées de ces coulées modernes, appelées Cheires par les Auvergnats, sont celles des puys de Côme et de Louchadière, qui viennent se réunir à Pont-Gibaux, et qui, la première surtout, ne le cèdent guère, peut-être, en largeur aux plus larges coulées de l’Etna.

La pente de chacune de ces coulées depuis le pied du cône d’où elle est sortie jusqu’à Pont-Gibaux est à peu près uniforme, et il suffit par conséquent de connaître la hauteur d’un point de chacune