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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/313

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de 3° 19′ dont je viens de parler serait peut-être atténué au point de dispenser de tout commentaire sur la différence de compacité qui existe entre le basalte et les laves de la coulée de Parlou, qui, après avoir coulé elles-mêmes sur une pente de 3 à 4° ; sont venues se bifurquer à la Baraque.

Si, au contraire, la restauration dont j’ai parlé étant opérée, la pente de la surface basaltique restait un peu notable, si elle restait par exemple de 3°, que faudrait-il en conclure ? Il en résulterait simplement la présomption que les secousses qui n’ont pu manquer d’accompagner le commencement des éruptions de la chaîne des Puys, qui, selon toute apparence, ont élevé, à la cime du Puy-Chopine, les lambeaux de roches primitives qu’on y observe, qui peut-être même ont fait surgir les dômes du Surcouy, du Suchet et du Puy-de-Dôme, à une lieue de notre lambeau basaltique et dans la direction où il parait se relever, n’ont pas laissé complètement dans sa position originaire la base granitique de la chaîne des Puys, mais qu’elles ont produit ou augmenté le bombement général du plateau dont, par une coïncidence qui sans cela serait singulière, l’axe de la chaîne des Puys se trouve occuper précisément la ligne culminante. Cette supposition n’aurait rien de contraire à ce qu’on peut constater de l’horizontalité plus ou moins exacte que présentent, dans une coupe transversale, les calcaires d’eau douce situés plus loin des points d’éruption et les basaltes qui les recouvrent, et elle aurait cela de satisfaisant qu’elle dispenserait d’attribuer, à la seule érosion des eaux, la double pente sur laquelle les laves modernes ont coulé, les unes vers la vallée de la Sioule, et les autres vers celle de l’Allier.

Du Col des Goules à la Baraque, le calcul donne une pente générale de 3° 23′, pente qui, par un singulier hasard, se trouve presque identique avec celle de la surface de notre lambeau basaltique dans son état de dégradation actuel. Cette pente de 3° 23′ est plus grande que celle de la surface du granite, par suite de l’épaisseur des éjections récentes qui forment le Col, de même que la pente actuelle d’une droite couchée sur le basalte est trop grande, par suite de son état de dégradation. Mais si on suppose que le terrain primitif s’élève, au-dessous des Goules, à la même hauteur qu’au pied du Puy de Lentegy, qui en est très peu éloigné, supposition qui est la plus probable qu’on puisse faire, la pente de la surface granitique de ce point à la Baraque sera de 2° 1′ et on boit alors que, si la surface bombée du plateau granitique était rabattue dans le plan de son bord oriental, la surface du lambeau de Prudelle n’aurait besoin que d’avoir été très légèrement relevée par la restauration, que j’ai indiquée, pour se trouver replacée,