Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais presque plane dans son ensemble, pouvait être comparée à un vaste cachet de cire appliqué sur les vides résultans des anciennes fractures et des érosions du sol primordial de la contrée.

Mais, dira-t-on, la nature ayant ainsi mis, pour ainsi dire, le scellé sur les parties faibles du sol de l’Auvergne, pourquoi ces parties ont-elles éprouvé plus tard un nouveau mouvement ? pourquoi chaque accumulation volcanique a-t-elle été rompue et soulevée, dans le voisinage de son centre, dans sa partie la plus épaisse ? pourquoi les assises volcaniques ont-elles été rompues de préférence aux assises de calcaire d’eau douce, qui avaient rempli précédemment des dépressions non moins profondes ?

Premièrement, chacune de ces espèces de cachets volcaniques était formée en partie de matières incohérentes : les parties solides étaient traversées d’une multitude de fissures verticales, dues au refroidissement. Il n’ajoutait ainsi que peu de chose à la résistance naturelle de la base granitique, et cette base était moins épaisse, là où les matières accumulées au-dessus présentaient le plus d’épaisseur.

Secondement, cette base granitique, perforée et chauffée par les éruptions de trachytes et de basaltes, puis refroidie par le laps du temps, se trouvait beaucoup plus fendillée, et par suite, beaucoup moins résistante après les éruptions, qu’elle ne l’était auparavant, de sorte que les parties que les éruptions trachytiques avaient déjà signalées comme les moins résistantes, devaient probablement présenter ce caractère de moindre résistance d’une manière encore plus prononcée, après les éruptions basaltiques et trachytiques, nonobstant le poids et la cohérence plus ou moins grande de la masse qui les recouvrait. La base granitique de tout le système, pressée plus tard par un effort souterrain qui aurait tendu à l’élever, aurait pu sans doute ne faire que s’élever en masse, sans se crever en aucun point ; mais si quelques points devaient céder, les anciens points d’éruption, et par conséquent les emplacements des bassins comblés, se trouvaient en quelque sorte les premiers inscrits, et on ne voit pas ce qui aurait pu les empêcher de maintenir leur ancien privilège ; ils n’avaient fait à chaque éruption qu’y acquérir de nouveaux droits. Si on s’étonnait de ce résultat, on devrait s’étonner aussi qu’une digue soutenue par des pilotis livrés pendant long-temps à l’action des tarets, vint à céder à l’action des vagues, précisément dans la partie sa plus vermoulue.

On voit donc qu’il est non seulement naturel, mais nécessaire,