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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/347

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produit que des résultats très peu sensibles. En effet, pour qu’on pût attribuer à ces agens une action considérable sur les parties que les premiers phénomènes avaient laissées intactes, il faudrait que le façonnement des murailles dont il s’agit pût être attribué à leur seule action long-temps continuée ; or, comment pourrait-on supposer que, dans plusieurs directions différentes, l’action de ces agens qui a rencontré des obstacles si variables ait marché avec assez de concert pour arriver précisément de nos jours à produire ces arêtes minces qui semblent aujourd’hui sur le point de s’écrouler simultanément ? La similitude de ces arêtes est une preuve presque certaine qu’elles sont à peu près permanentes, et qu’elles doivent leur première origine à des causes indépendantes de la marche du temps.

D’autres circonstances concourent encore à rendre évident que les flancs escarpés de ces murailles sont réellement, depuis le commencement de la période actuelle, dans un état très sensiblement stationnaire. Ils sont exactement dans la même situation que les autres escarpements des vallées du Cantal ; or, le fait que la cascade des Vaulmiers, dans la vallée de Falgoux, tombe à peu près à fleur de l’escarpement général de la vallée, prouve, d’après des considérations que j’ai indiquées dans un autre mémoire (Faits pour servir à l’histoire des montagnes de l’Oisans, Annales des Mines, 3e série, t. V, page 38), que, depuis que le Cantal a pris sa forme générale, l’action du temps sur cet escarpement a été à peu près insensible.

Il est donc évident que c’est ailleurs que dans les agens extérieurs de dégradation qu’il faut chercher la cause première des divers escarpements que présente le Cantal, et de ceux en particulier que présentent ces murailles, dont l’existence est devenue le point de départ d’une objection contre l’hypothèse du soulèvement.

Plusieurs personnes s’étonnent avec raison de la grande étendue des parties des assises du Cantal qu’on suppose avoir été démolies dans le voisinage de son centre. Les restrictions que les considérations qui précèdent obligent à assigner au rôle qu’il est permis d’attribuer aux simples agens de dénudation ne peuvent qu’ajouter encore aux motifs de cet étonnement ; mais je répondrai, comme nous l’avons déjà fait dans notre premier mémoire, que la démolition dont il s’agit est bien plus difficile à concevoir dans l’hypothèse d’un cône d’éruption simplement dégradé par des agens extérieurs, que dans celle d’un soulèvement qui aurait occasionné un crevassement considérable, un fendillement très