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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/376

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granitique à bords relevés brusquement, disait-on ; autour d’une cavité centrale, c’est-à-dire un cratère de soulèvement, au centre duquel l’action volcanique avait établi trois petits cônes d’éruption formés de scories.

Le volcan du Pal était un volcan parfait ; il pouvait devenir un volcan Type, et peut-être le dernier refuge des partisans de la Théorie de M. de Buch.

Dans mon dernier voyage en Auvergne, au Cantal et au Mezinc, je n’ai pu me dispenser d’aller étudier le volcan du Pal, et ce sont les observations qui m’ont été fournies par cette localité que je vais exposer en quelques mots à la Société :

On sait que la Loire, après avoir pris naissance au pied du Gerbier-de-Jonc, traverse du nord au sud le grand plateau granitique sur lequel sont établis les terrains tertiaires des environs du Puy, du Velay et du Haut-Vivarais.

Un peu au-dessous d’Usclade, au Rioutord, presqu’à l’endroit où la route du Puy à Mont-Pezat traverse la Loire, celle-ci fait un coude pour remonter au nord-ouest, direction générale qu’elle conserve jusqu’à Nevers.

À ce coude, et sur le plateau granitique, se voit le grand volcan de Bauzon, cône composé de scories rouges et de cendres, et incontestablement formé par éruption.

Au sud de ce volcan, et à son pied, existe un bassin circulaire rempli d’eau ; c’est le lac Saint-Laurent, dont les bords sont en partie granitiques, et en plus grande partie formés par des scories et des cendres stratifiées ; du côté du sud de ce bassin (véritable cratère-lac), on remarque une coulée de lave pyroxénique bulleuse renfermant beaucoup de péridot, qui s’est épanchée sur le granit à peine altéré au contact, et cette lave va descendre comme en cascade dans un autre bassin qui a sans doute formé un lac, mais dont le fond, aujourd’hui à sec, présente un aspect remarquable.

C’est un cirque presque parfait, ayant à peu près la dimension du Champ-de-Mars ; au fond est une plaine cultivée, au milieu de laquelle s’élèvent trois petits cônes d’inégales dimensions.

Ces cônes sont couverts de bois, ainsi que les pentes intérieures des collines qui forment l’enceinte ; à travers ces bois on voit saillir dans plusieurs points des rochers de granit, et, si on ne s’en rapporte qu’à l’apparence, si par la pensée on réunit les masses granitiques isolées, il est facile à l’imagination d’en construire un cirque complet ; mais le moindre examen ne permet pas de s’arrêter à cette idée.

Non seulement les rochers granitiques visibles sont recouverts