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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/39

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M. Léonhard, en vous annonçant l’ouvrage qu’il se propose de publier sur les calcaires grenus, vous a adressé une série de questions sur les faits relatifs à ce phénomène que vous pourriez avoir observés ; elles montrent que l’auteur l’envisage dans toute sa généralité ; mais puisse-t il s’en remettre à ses propres observations ! il serait exposé, sans cela, à voir les mêmes faits présentés sous trop d’aspects différens, selon les idées systématiques des correspondans, et nous aurions un livre fort savant, mais probablement sans conclusions.

Nous n’avons acquis encore aucune donnée positive sur l’âge des serpentines de l’Apennin. La question des porphyres pyroxéniques est loin de s’éclaircir. La théorie de la dolomitisation, faiblement attaquée d’abord par quelques considérations théoriques et des observations locales, est menacée aujourd’hui et poursuivie jusque sur le sol classique où elle avait pris naissance. Nous ne craignons pas qu’elle succombe ; dans une question aussi obscure (et combien la géologie n’en présente-t-elle pas de semblables !), il faut savoir s’attacher au maximum de probabilités, ne négliger sans doute aucune objection, car elles sont destinées, une fois résolues, à fournir une probabilité de plus ; mais en même temps savoir apprécier à sa juste valeur ce que vaut une objection contre une masse de probabilités, et passer outre.

Nous devons à M. Rozet et aux communications de M. le lieutenant de vaisseau Bérard la connaissance d’une chaîne trachytique, en partie sous-marine, qui existerait parallèlement à la côte depuis Alger jusqu’à Bone, et probablement jusqu’au cap Bon, à l’est de Tunis. C’est à l’apparition de ces trachytes que M. Rozet attribue le soulèvement du calcaire subapennin de la côte d’Alger.

Cette opinion n’a rien de contraire à celle que nous avons émise sur l’âge des trachytes de la Grèce. Dans une seule localité, les argiles subapennines qui entourent les massifs trachytiques nous ont montré des débris de cette roche : partout ailleurs elles en sont dépouillées. En outre, les grands agglomérats trachytiques appartiennent exclusivement à la partie supérieure du terrain subapennin, qui, je crois, devrait former une subdivision correspondante à l’époque du principal soulèvement des trachytes.

Il serait à désirer que l’on pût constater si cette chaîne trachytique de la régence d’Alger est en connexion avec les nombreuses sources thermales que nous savons y exister,

M. Lyell pense que la plupart des roches volcaniques de la Campagne de Rome appartiennent également à l’époque subapennine. Sans s’expliquer d’une manière positive à oct égard, M. Texier à développé quelques considérations sur la géologie des sept collines