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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/390

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Ce fait, a dit en terminant M. Darcet, sera pour les géologues une nouvelle raison de douter que le fer natif, et peut-être même les aérolithes se soient trouvées élevées à une haute température, au moment où ces corps ont traversé avec rapidité notre atmosphère.

En effet, cette expérience pourra être très utile, ajoute M. Virlet, en ce qu’elle permettra peut-être d’expliquer certains faits, jusqu’alors regardés comme incompatibles, à l’aide de nos seules connaissances chimiques actuelles ; elle modifiera peut-être aussi quelques unes des idées théoriques sur la composition primitive de l’intérieur du globe, et elle pourra servir d’abord à expliquer la présence du carbone, rencontré dans quelques aérolithes, et qu’on ne pouvait concilier avec l’hypothèse qui leur supposait, lors de leur chute, une très haute température. Le phénomène d’épanchement de fer, que j’ai signalé l’année dernière dans l’île de Mycone (t. III, p. 205 du Bull.)[1] pourra peut-être trouver aussi son explication à l’aide de l’expérience de M. Bierley, qui démontre que si des masses de fer natif existent dans l’intérieur du globe, une partie a pu être mise en fusion et donner lieu à des épanchemens d’oxide de fer qui ont, selon les circonstances, facilement pu passer à l’état d’hydrate par suite de l’action des agens atmosphériques, et le phénomène se conçoit d’autant plus facilement que la plupart des minerais de fer sont des silicates qui sont bien plus fusibles que les oxides purs.

M. Boblaye commence ensuite la lecture du compte rendu des travaux de la Société géologique, pendant les années 1832 et 1833.

M. Deshayes, auquel la Société avait confié la détermination des fossiles envoyés par M. Farines, qui les avait recueillis dans les environs de Perpignan, donne la liste de 52 espèces dont l’envoi se compose ; elles appartiennent toutes à la formation subapennine.

  1. La coupe de la montagne de Mavrospilia qui accompagne la note de M Virlet était surtout destinée à faire sentir ce dépôt de fer formant une calotte, qui enveloppe le sommet de la montagne, et se lie avec les filons de même nature qui règnent tout le long de la crête ; mais le graveur ayant pris le gros trait par lequel il avait indiqué cette circonstance, pour une faute du dessin, n’en a pas tenu compte, en sorte que la coupe ne répond pas bien à la description de l’auteur, une partie des exemplaires ont cependant été corrigés à la main.