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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/403

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généralement, stratifiée du terrain dans lequel ils se trouvent, ne suffiraient-ils pas pour rapporter la formation de celui-ci à la même époque, et pour le ranger dans le groupe tertiaire ? Je laisse cette question à décider à de plus doctes que moi.

On rencontre parfois des bancs de sable verdâtre qui paraissent n’avoir qu’une assez faible étendue, et plus souvent des lits de silex qui ont peu d’épaisseur, c’est-à-dire un ou deux pieds environ ; à 10, 15, 20 ou 25 mètres paraît la craie. Elle est à un mètre de la surface du sol dans la commune de Caix ; plus bas on extrait des pierres d’une couleur jaunâtre qu’on recherche à cause de leur dureté, quoique cependant elles soient d’un grain fort inégal. Elles renferment fréquemment des cavités vers le centre desquelles se dirigent de toutes les parties de la circonférence des cônes cristallisés, mais dont les angles sont émoussés, et qui paraissent être des rhomboèdres de carbonate de chaux. Ces cristaux rhomboédriques ou du calcaire friable garnissent l’intérieur du test des oursins, converti en spath calcaire, que l’on trouve dans les pierres de Caix.

J’ai vu de semblables cristaux à Villers-Carbonnel, près de Péronne, dans la craie, qui à la même dureté que celle de Caix, à une teinte également jaunâtre, et est à peu près à la même profondeur, et dans la craie blanche et plus tendre de Mézière, canton de Moreuil. À Caix j’ai trouvé quelques pyrites sulfureuses : elles sont communes dans les pierres calcaires de la Saloise.

Il ne serait pas hors de vraisemblance de supposer que la plus grande partie au moins du département a été recouverte par des terrains tertiaires, dont ceux qui existent encore sont des fragmens ou points qui ont été laissés par les eaux diluviennes, c’est-à-dire du dernier cataclysme.

Il se trouve parfois de petits galets de silex mêlés aux silex dans ces terrains, mais ce n’est qu’aux environs des terrains tertiaires encore existans. Ils proviennent probablement des terrains tertiaires qui ont été emportés par la violence des eaux du dernier cataclysme, et qui liaient entre eux les fragmens qui existent encore, et ces galets avaient évidemment leur forme actuelle lorsqu’ils ont été mêlés avec les silex des terrains clysmiens qui n’ont éprouvé aucun frottement.

Ainsi on voit des galets, mais en petite quantité, auprès de Montdidier, en v arrivant par le chemin de Piennes et en beaucoup plus grand nombre entre la même ville et le Mesnil-Saint-Georges, dans le terrain à droite et à gauche de la route de Rouen