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Page:Bulwer-Lytton - Alice ou les mystères.pdf/129

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avoir entendu dire que… mais la rumeur publique ne dit pas toujours vrai ! »

Lumley sourit d’un air significatif ; la voiture s’arrêta en ce moment devant sa porte.

« Peut-être accepterez-vous une place dans notre voiture lundi ? dit lord Raby.

— Lundi ? malheureusement je suis engagé ce jour-là, mais mardi vous pouvez compter sur moi, mylord.

— Fort bien ! Les courses commencent le mercredi ; nous aurons la maison pleine de monde. Bonsoir ! »


CHAPITRE V

Homunculi quanti sunt, cùm recogito.
(Plaute.)

Il est évident que, pour plus d’une raison, nous ne devons pas nous étendre longuement sur l’intrigue politique qui occupait l’esprit insidieux de lord Vargrave. En effet il serait presque impossible de prendre un terme moyen entre une révélation trop complète et un déguisement trop obscur. Il suffit donc de répéter brièvement ce que le lecteur a déjà recueilli d’après ce qui précède, c’est-à-dire que la question qui se débattait était celle qui s’est présentée sous tous les gouvernements : que le cabinet était divisé ; en conséquence, que le plus faible des deux partis cherchait à jouer le plus fort.

Les mécontents, prévoyant que tôt ou tard il y aurait une explosion, étaient de plus divisés entre eux pour savoir s’il était à propos de donner leur démission, ou bien de rester aux affaires et de forcer leurs collègues dissidents à se retirer eux-mêmes. Les plus riches et les plus honnêtes optaient pour le premier de ces deux partis ; les plus pauvres et les moins indépendants pour le second. Nous avons vu que cette dernière tactique était celle qu’adoptait et qu’encourageait Vargrave (qui, tout en n’appartenant pas au ministère, s’arrangeait toujours de façon à en pénétrer les secrets), quoique en même temps il ne rejetât pas l’autre corde