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Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/20

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de William, lord archevêque de cette province ; les ossements furent trouvés brisés, et le crâne était dans le même état que celui qu’on vous présente. Et pourtant l’archevêque était mort de sa mort naturelle ; aucune violence n’avait été commise. Que l’on réfléchisse, et l’on verra combien cette fracture s’explique aisément. Lorsque la Réforme ferma les monastères de ce pays, les effets destructeurs de cette révolution atteignirent à la fois les morts et les vivants, l’on se mit à chercher des trésors imaginaires, et pour cela on ouvrit les cercueils, on démolit les caveaux funéraires, les tombes, soit dans les cimetières, soit dans les églises ; le Parlement fut même obligé d’intervenir pour mettre un terme à ces déprédations. Et faut-il donc que nous ayons à expier les iniquités de cette époque. Dans le pays même où nous sommes, il y avait un château qui fut l’objet d’un siège en règle : tous les environs ont été le théâtre de combats acharnés, de fuites, de poursuites. Les victimes furent ensevelies dans les endroits où elles étaient tombées. Quelle est la place qui ne puisse servir de tombeau en temps de guerre ? Quelle quantité d’ossements ne reste-t-il pas à découvrir dans la suite des temps ? Pouvez-vous, parmi tant de chances probables, choisir arbitrairement celle qui est la moins plausible ? Pouvez-vous imputer aux vivants ce que peut avoir fait un excès fanatique de zèle ?

» Mais considérons le cas particulier dont il s’agit ici : peut-il y avoir des griefs plus faibles, plus fragiles ? Je dédaigne même d’y faire allu-