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Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/34

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pinion qu’il doit garder sur moi. Vénérable vieillard ! c’est pour lui plus que pour moi, que je vous fais cette prière. La chaleur d’une véritable affection humaine a bien rarement échauffé mon cœur ! Aussi combien j’ai libéralement rendu l’amour que quelques-uns, en bien petit nombre, m’ont témoigné. Mais ce n’est pas le moment d’échanger des propos avec vous. Adieu ! cependant, avant que nous nous séparions, j’ai encore un mot à vous dire : Quoi que j’aie révélé dans cette confession, quels que soient mes tort envers vous, quel que soit le langage que j’emploie à votre égard (c’est encore là une légère offense) en me justifiant moi-même, ou à l’égard de votre père, je vous jure qu’il n’y a rien dans cet écrit que vous ne puissiez me pardonner d’avance.

— Je vous l’accorde franchement, de tout mon cœur.

— Le jour qui vous conduira où je dois aller demain matin, dit Aram d’une voix profonde, je désire que vous obteniez le même pardon. Adieu. Dans cette foule innombrable d’hommes qui vivent autour de nous sans avoir subi l’épreuve du jugement, qui sait si nos âmes, après avoir progressé de monde en monde, après avoir franchi mille degrés intermédiaires, ne se rencontreront pas un jour, dans bien des siècles peut-être, et ne retrouveront pas un souvenir lointain du lien que l’heure présente a formé entre nous ? Adieu.

Nous n’avons pas pris envers le lecteur l’engagement de laisser le sceau intact jusqu’après