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Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/89

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d’autres cottages étaient dispersés ; on eût dit qu’ils regardaient curieusement à travers les interstices de la verdure qui les cachait, et qui se couvrait déjà des fleurs du jeune printemps. Il entra dans la cour de la principale hôtellerie, et donnant à un domestique la bride de son cheval, il s’informa, d’un ton qu’il croyait indifférent, de l’endroit où était située la demeure de miss Lester.

— Jean, dit l’hôtelière (car il n’y avait pas d’hôtelier) en appelant un jeune garçon d’environ dix ans, dépêche-toi, et va montrer au gentleman où demeure cette bonne dame, et… attendez, monsieur voudra bien m’excuser pour un moment, juste le temps d’aller chercher le bouquet que tu as coupé pour elle ce matin. Elle aime les fleurs. Oh ! monsieur, quelle excellente personne que cette jeune demoiselle Lester ! reprit l’hôtelière, quand l’enfant fut revenu avec le bouquet, elle est si charitable, si douce, si prévenante pour tout le monde ! L’adversité, à ce qu’on dit, adoucit le caractère à certaines gens, mais elle a dû être toujours bonne. Et puis si religieuse, voyez-vous, malgré sa jeunesse. Oui, que Dieu la bénisse : c’est ainsi que tout le monde doit dire. Mon petit Jean… monsieur, il n’a pas encore onze ans, il les aura au mois d’août prochain, c’est un petit garçon plein d’esprit, il ne l’appelle que sa bonne fée. C’est toujours comme cela que nous la nommons ici. Viens, Jean, c’est très bien comme ça. Vous vous arrêtez pour dîner, monsieur ? Faut-il tuer un poulet ?