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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/123

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CHAPITRE LXX


Je restai huit jours dans le repos de ma retraite, pendant lesquels je ne jetai pas une seule fois les yeux sur un journal. Admirez un peu ma philosophie ! Le neuvième, je commençai à penser qu’il était grandement temps pour moi d’avoir des nouvelles de Dawton ; et m’apercevant que je n’avais mangé que deux flûtes pour mon déjeuner, et que certaines rides prématurées commençaient à me donner une plus chétive apparence, je me préoccupai de nouveau des « Beautés de Babylone. »

Tandis que j’étais dans ces obligeantes dispositions à l’égard de la grande ville et de ses habitants, mon hôtesse me remit deux lettres. L’une était de ma mère, l’autre de Guloseton. J’ouvris la dernière d’abord ; elle s’exprimait ainsi.


« Cher Pelham,

« J’ai été très-chagrin d’apprendre que vous aviez quitté la ville, et d’une manière si inattendue encore. J’ai obtenu votre adresse à l’hôtel Mivart et je me dépêche d’en faire usage. Je vous en prie, revenez à la ville sur-le-champ. On m’a fait cadeau d’un filet de chevreuil sur lequel je veux avoir votre opinion ; c’est un morceau trop délicat pour le garder, car ce sont les meilleurs qui se gâtent le plus vite : corruptio optimi pessima, comme Moore, si je ne me trompe, le dit des fleurs, appliquant seulement à la douceur de leur parfum ce que je dis ici de la corruption d’un mets