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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/200

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CHAPITRE LXXVIII


Je retournai chez moi, tourmenté par mille pensées contradictoires en songeant à la scène dont je venais d’être témoin. Plus je réfléchissais, plus je regrettais la fatalité des circonstances qui avait poussé Glanville à céder aux demandes de Thornton. Il est vrai que l’intérêt personnel de Thornton pouvait être considéré comme une garantie suffisante du soin qu’il prendrait de cacher des faits aussi visiblement entachés d’extorsion. D’ailleurs, il était difficile de dire, en face du formidable échafaudage de présomptions apparentes qui se dressait contre Glanville, qu’il pût adopter un autre parti, en toute sécurité.

Je partageais aussi complètement ses sentiments à l’égard de l’infortunée Gertrude et j’étais plein de sympathie pour sa délicatesse ; mais malgré tout, c’était avec une aversion inexprimable que j’envisageais l’idée de cette confession tacite de culpabilité que sa condescendance pour les exactions de Thornton impliquait si malheureusement ; c’était donc une consolation pour moi de penser qu’on n’eût pas donné suite à l’avis que j’avais ouvert un peu vite, et qu’on n’eût pas fait de nouvelle concession à ses extorsions. Mon intention présente, dans le cas où Glanville persisterait à rejeter mon offre de l’accompagner, était de rester en Angleterre, pour y poursuivre une enquête sur l’assassinat. Je ne désespérais pas d’atteindre ce but si désirable, par le moyen de Dawson ; car je ne doutais pas que Thornton et lui ne fussent les meurtriers, et j’espérais