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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/88

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CHAPITRE LXVII


Les réflexions qui terminent le chapitre précédent indiquent que je n’étais pas d’humeur à faire un convive très-aimable ni très-sociable, quand je me rendis pour dîner chez lord Guloseton. Mais dans ce monde, peu importent les dispositions intérieures de notre esprit, le masque cache les rides du front et la contraction des lèvres.

Guloseton était étendu sur son sofa, les yeux attachés sur une belle Vénus placée au-dessus de sa cheminée. « Soyez le bienvenu, Pelham, me dit-il, vous me voyez en train d’adorer ma divinité domestique. »

Je me jetai à la renverse à l’autre extrémité du sofa, et je fis à mon classique Épicurien je ne sais quelle réponse qui nous égaya fort. Nous parlâmes ensuite tableaux, peintres, poètes, antiquité, et enfin nous nous entretînmes de l’ouvrage du Dr Henderson sur les vins.

Nous nous abandonnâmes sans contrainte à la fascination enchanteresse de ce dernier sujet, et remplis d’un enthousiasme qui ne fit que rendre plus étroite notre sympathie naturelle, nous descendîmes à la salle à manger, aussi satisfaits l’un de l’autre que doivent être deux bons compagnons de plaisir.

« À la bonne heure ! dis-je en jetant un regard sur la table bien servie, et sur les bouteilles de champagne frappées à la glace, voilà un vrai dîner d’ami. Je me fie bien rarement à l’hospitalité, miserum est alienâ vivere quadrâ. Un dîner d’ami, une réunion de famille, sont choses