Aller au contenu

Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
142
DU SUBLIME

l’esprit est tellement ébloui, qu’il lui est impossible de rechercher ce rapport et cette convenance exacte des allusions qu’il exige en toute autre occasion. Je ne puis rappeler en ce moment un exemple plus frappant que la description de l’armée royale, dans la comédie d’Henry IV, roi d’Angleterre. [1] « Revêtu du harnais, couvert d’armes brillantes, paré des plumes mouvantes de l’autruche, animé comme le mois des fleurs, radieux comme le soleil d’été, folâtre comme la chèvre étourdie, impatient comme le jeune taureau, j’ai vu le jeune Henri s’élancer sur son cheval avec la légèreté de Mercure fendant l’air de ses ailes; il voltigeait avec tant de grâce, qu’on eût cru voir un

  1. All furnish’d, all in arms,
    All plum’d like ostriches that with the vind
    Baited like eagles having lately bathed:
    As full of spirit as the month of May,
    And gorgeous as the sun in midsummer,
    Wanton as youthful goats, wild as young bulls,
    J saw young Harry with his beaver on
    Rise from the gronnd like feather’d Mercury ;
    And vaulted with sùch ease into his seat
    As îf an angel dropped from the clouds
    to turn and wind a fiery Pegasus