lieu à un système extrêmement bisarre ; de même qu’en donnant le nom de beauté à la proportion, à la convenance, à la perfection, et aux qualités de choses encore plus éloignées de nos idées naturelles de la beauté, comme elles le sont les unes des autres, on a porté la confusion dans toutes les idées que nous avons de ce don puissant de la nature, ne nous laissant pour en juger ni modèles ni règles qui ne fussent plus incertains et plus trompeurs que notre propre imagination. Cette manière lâche et incorrecte de parler nous a égarés dans la théorie du goût et de la morale ; et nous a conduits jusqu’à transporter la science de nos devoirs hors de leurs bases propres, qui sont notre raison, nos relations et nos besoins, pour l’établir sur des fondemens imaginaires et vains.
Aprés avoir tâché de faire voir ce que la beauté n’est pas, il convient d’examiner, au moins avec une attention égale, en quoi elle consiste réellement. La beauté fait une impression trop vive et trop profonde pour ne