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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/20

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4 heures après-midi.

Maigre et long comme une racine, Carême exténué est assis sous les pins de Tsupuis.

La colline râpée se chauffe au soleil, l’herbe jaune frémit, les pins se tordent comme des serpents rouges. Le vent heureux fait un bruit de ruisseau ; il y a, dans l’air, du miel et une enivrante senteur d’arbre, l’émoi des sèves et des résines dorées.

Carême regarde, au loin, la route pierreuse et les fumées qui montent d’invisibles toits, il sait que la soupe mitonne dans la cuisine des Capucins, mais il se dit : Jamais je n’aurai la force d’aller jusque-là ! Et, face au ciel, il retombe.

Carême est mort.

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