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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/51

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d’une clôture disparue, le Verdier chante, et Printemps se rassure. Au bord des lacs, d’un doigt léger, il ouvre les calices rutilants des renoncules, sème dans l’herbe bise des violettes blêmes, plus petites que celles d’en bas, conduit des cortèges d’hépatiques autour des pierres seules, et puis il redescend.

En dessous les bois ont une autre vie. Là se tient, après la pluie, la morille fauve, divisée comme un rayon de miel, là les filles passent et perdent, en tricotant, des bouts de laine bleue. Au-devant du village, la croix gravée et peinte se dresse sur la route avec le cœur sanglant d’où rayonnent les outils de la Passion, et l’inscription qui supplie : Souffrance de Jésus, sauvez-nous !

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