« Quels beaux petits yeux vous avez là, laissez que je les embrasse, tout doucement, doucement ! »
Devant le gros cerisier, ployé sous les fleurs, les humbles graminées se prosternent et disent : « Chantons un cantique en son honneur, il est le roi du pré ! »
Le cerisier est blanc, si blanc, comme le voile de Notre-Dame, comme la fraîche toile pendue que le vent fait balancer.
Le cerisier est blanc, tout blanc, ainsi la lune du matin et la neige sur la Maîa, alleluia.
Ses branches tiennent les trochets, comme des bras de jeunes filles, pour les présenter au bon Dieu qui leur a donné le Printemps.
Le soir, il éclaire la route plus qu’un candélabre d’autel quand on récite un chapelet, le cerisier tout blanc, si blanc.
Gloire à l’arbre immense du pré, il élève ses fleurs au ciel, et nous demeurons à ses pieds, alleluia.