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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/95

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À présent, les haies sont obscures, un rideau vert retombe devant la maison du lézard ; dans son jardin, il peut trouver de la fraicheur.

Car, la neige fond sur la montagne, elle se craquelle et fait des croûtes blanches, comme le sucre sur un gâteau glacé. L’eau filtre partout, et la source, paisible encore ces jours passés, roule écumante sur le tuf boursouflé, le lézard l’entend gronder comme un tonnerre. Dans les ornières devenues des ruisseaux, des familles de crapauds épatés viennent jouir de la vie parmi les tiges sanguines du gros crinson qu’on nomme aussi salade de chouette.

Ils sont candides, gluants et heureux ; tous le nez en l’air, le dos au soleil, leurs petites

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