Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cinq shillings par jour, pour montrer au public que vous êtes en vie ! Ma foi, dussent tous mes amis me croire mort et enterré, je me garderois bien de les désabuser à un tel prix. Au reste, apprenez de moi une bonne maxime : ceux qui auront quelque chose à recevoir de vous, sauront bien vous trouver. — Vous dites donc que vous avez passé ici toute la soirée, sans savoir ce qu’on jouoit » ?

M. Lovel. « Une comédie demande tant d’attention, qu’il est très-difficile de la suivre sans s’endormir. D’ailleurs, c’est une heure si incommode, on y vient fatigué : les repas, le vin, les affaires domestiques, les études, tout cela vous a déjà cassé la tête dans la journée, et on doit se tuer encore pendant la soirée à écouter avec attention une pièce de théâtre ; en vérité, la chose est impossible. — Mais je crois avoir une affiche sur moi. — Voyons ; — oui, la voici. — Aha ! Amour pour amour, — Et comment pouvois-je être si stupide » !

Le Capitaine. « Oh ! qu’à cela ne tienne, monsieur : mais, par ma foi, voilà une des meilleures farces que j’aie entendues de long-temps : venir au spectacle sans savoir ce qu’on joue ! Et si, au lieu d’une musique d’opéra, on vous ser-