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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/167

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ner à une femme qui se démène avec cette insolence ? Croyez-moi ; faites-lui dire de quitter la maison sur-le-champ, et de ne plus reparoître devant vous » !

« Ah ! monsieur, vous ne savez pas de qui vous parlez ! — Il me siéroit mal d’en user ainsi avec elle ».

« Et pourquoi ? quel scrupule vous faites-vous de la traiter comme elle le mérite » ?

Je vis alors que son intention étoit d’approfondir quelles pouvoient être mes liaisons avec madame Duval ; j’étois trop honteuse de lui appartenir de si près pour oser répondre : je priai sir Clément de laisser agir madame Mirvan : elle rentroit dans ce moment.

« Avant qu’elle eût le temps de parler, le capitaine s’écria : « Eh bien ! ma bonne, qu’est devenue notre Française ? est-elle un peu rafraîchie ? sans quoi je lui en indiquerai un excellent moyen.

« Ma chère Evelina, me dit madame Mirvan, j’ai tâché en vain de l’appaiser ; j’ai allégué vos engagemens ; j’ai promis que vous l’accompagneriez un autre jour ; mais tout est inutile, et je crains bien que si nous continuons à lui résister, elle n’en vienne à une rupture ou-