Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame Duval, comme je l’avois prévu, étoit hier fort en colère contre moi ; elle m’a grondée pendant près de deux heures, de ce que je m’étois avisée de la quitter, sans attendre même sa réponse ; elle me menaça de ne plus paroître avec moi en public, si je retombois encore dans la même faute. Sir Clément lui a également déplu, parce qu’il ne lui a point adressé la parole, et que d’ailleurs il la contrecarre toujours dans ses disputes avec le capitaine. Celui-ci crut de son honneur d’épouser la querelle de son ami, et là-dessus il se forma une contestation dans le style ordinaire.

Après le dîné madame Mirvan fit tourner la conversation sur notre prochain départ de Londres. Madame Duval nous dit qu’elle comptoit d’y rester encore une couple de mois. Le capitaine lui répondit qu’elle seroit la maîtresse, mais qu’il partoit avec sa famille mardi prochain pour la campagne.

Cette ouverture amena une scène des plus désagréables. Madame Duval vouloit absolument que je restasse avec elle en ville : mais madame Mirvan lui fit sentir qu’étant déjà engagée à faire visite à lady Howard, d’où je ne m’étois