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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/211

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partie ; du moins nous ne relâchons pas vos dames ».

« Moi ! que j’aille à Ranelagh ? Je voudrais plutôt…… »

Le même lord, me dit qu’il se flattoit que j’irois. Je lui répondis que je ne le croyois pas.

« Oh ! vous ne serez pas aussi cruelle ». Et en prenant ma main, il me débita toutes les belles paroles et toutes les douceurs qu’un païen peut dire à son idole. Je retirai ma main aussi vîte que je pus ; mais il la reprenoit à chaque moment ; et j’en fus d’autant plus confuse, que mylord Orville m’observoit d’un air fort sérieux.

N’avois-je pas raison, monsieur, d’être choquée de ce ton de familiarité ? Il n’appartenoit point à ce lord, malgré son rang, de me traiter aussi cavalièrement. Sir Clément me paroissoit être mal à son aise. Pendant ce temps, tout le monde fit ses efforts pour engager le capitaine de nous accompagner à Ranelagh, et le lord me dit que je lui déchirerois le cœur, si je refusois d’y venir.

Pendant cette conversation, M. Lovel s’approcha de moi ; et, en affectant un air de surprise, il me salua