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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/269

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doient nos bourses. Madame Duval, tout hors d’elle-même, cria grace, et de mon côté je jetai un cri involontaire, quoique je fusse préparée à l’attaque : l’un des deux masques me retint par le bras, tandis que l’autre traîna madame Duval hors de la voiture, malgré ses menaces et sa résistance.

J’étois effrayée, et je tremblois comme la feuille. « De quoi vous alarmez-vous » ? me dit l’homme qui s’étoit emparé de mon bras, « ne me connoissez-vous pas ? Je ne me pardonnerois jamais d’avoir eu le malheur de vous faire une peur réelle ».

Certainement, lui répondis-je, sir Clément, vous avez réussi à m’effrayer tout de bon ; mais, au nom du ciel ! où est madame Duval ? qu’a-t-on fait d’elle ?

« Elle est en pleine sûreté, le capitaine en prend soin ; mais souffrez, mon adorable miss, que je profite de ce moment précieux pour vous parler sur un sujet qui m’est infiniment plus cher et plus intéressant ».

Il entra malgré moi dans le carrosse, et s’assit à côté de moi. Il me fut impossible de lui échapper, quelqu’envie que j’en eusse. « Ne me refusez pas, conti-