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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/283

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Mirvan eut la bonté de se charger des premières ouvertures. « Voici, lui dit-elle, une suppliante que je vous amène ».

« Et que me veut-elle ? de quoi s’agit-il » ?

Je tremblois de le fâcher, et tout en bégayant je lui dis que j’espérois qu’il n’étoit pas question d’un nouveau plan pour tourmenter encore madame Duval.

« Un nouveau plan ! et croyez-vous que nous reprendrons encore une fois le premier ? non qu’il n’ait été excellent, mais je doute qu’elle y morde une seconde fois ».

« En effet, monsieur elle n’a que trop souffert déjà, et vous me pardonnerez si je vous avoue qu’il est de mon devoir de faire tout ce qui dépend de moi pour prévenir de pareilles scènes dans la suite ».

Un air sombre et irrité couvrit son front aussi-tôt : « il me tourna brusquement le dos, et me dit que je pouvois faire ce qu’il me plairoit ; mais qu’il m’assuroit que j’aurois lieu de me repentir de mon zèle plutôt que de m’en applaudir.

Cet accueil me déconcerta trop pour être tentée de répondre au capitaine ; mais comme je voyois que sir Clément défendoit ma cause avec chaleur, je me