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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/302

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de lui céder ma pupille pour un mois.

Je ne me souviens pas d’avoir jamais accordé une demande d’aussi mauvaise grace et avec plus de répugnance. Je n’avois que trop de raisons pour persister dans mon refus ; le caractère emporté de la Duval, ses bassesses, sa grossière ignorance, ses liaisons de famille, les mauvaises sociétés qu’elle fréquente, voilà, je crois, des objections plus que suffisantes. Mais, d’un autre côté, avois-je le droit de frustrer mon Evelina d’un héritage immense qui dépendoit de mon consentement ? Cette seule considération m’a décidé ; et nous nous sommes quittés très-mécontens l’un de l’autre.

Il me reste à vous remercier, madame, de toutes les bontés que vous avez eues pour ma pupille pendant son séjour à Howard-Grove, et à vous prier de la laisser partir lorsque madame Duval jugera à propos de réclamer la promesse qu’elle m’a extorquée.

Je suis, &c.


Arthur Villars.